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Photo du rédacteurAngélique Mosca

Comprendre et accompagner une phase d’angoisse de séparation de mon enfant au moment du coucher

Pleurs, agitation, refus de s’endormir, et parfois même symptômes physiques comme des diarrhées ou encore des vomissements...Le moment du coucher peut se transformer en véritable épreuve lorsqu'un enfant manifeste des signes d'angoisse de séparation. Source de stress pour de nombreux parents, il s'agit pourtant d'une étape normale du développement de l’enfant puisqu'elle trouve ses racines dans les processus complexes de maturation du cerveau.


Les neurosciences affectives nous offrent un éclairage précieux pour comprendre ce phénomène, en soulignant l’importance des repères pour l’enfant et le rôle central des figures d’attachement.


Dans cet article, nous allons explorer ce qu’est réellement une angoisse de séparation, les moments clés où elle peut se manifester, et comment elle impacte le développement de l’enfant. Nous verrons également pourquoi il peut être crucial de s'adapter aux besoins affectifs de son enfant pour soutenir son développement, ainsi que des propositions de stratégies pour apaiser le coucher et les siestes de votre tout-petit.


L’angoisse de séparation et les neurosciences affectives ?


C'est une réaction émotionnelle intense que certains enfants éprouvent lorsqu'ils sont séparés de leurs parents (généralement). Cette anxiété est une réponse naturelle qui fait partie du développement normal de l’enfant. Elle se manifeste par des pleurs, de l’agitation, un soudain refus de se séparer ou encore de s’endormir seul.


Cette angoisse peut résulter de modifications temporaires dans l'environnement de l'enfant ou de son besoin de se sentir en sécurité lors des séparations, ce qui est une réaction normale pour un enfant dont le cerveau est encore immature (et ce, jusqu'aux 25 ans en moyenne)


Les études issues des neurosciences affectives, qui se basent sur l'impact des émotions sur le développement cérébral, nous montrent que l’angoisse de séparation est une réaction tout à fait normale. Elle survient souvent dans des périodes où l’enfant est en pleine phase d’apprentissage ou de transition, comme l’acquisition de la marche, du langage, ou l’entrée à la crèche ou à l’école.


Durant ces périodes, l’enfant fait face à des nouveautés qui peuvent être exaltantes mais également synonyme d'une perte spontanée de repères, qui représentent notre socle fondamental de fonctionnement à tous. Son cerveau, encore en construction, traite difficilement l’inconnu

(et nous adultes, sommes-nous tant différents face à l'inconnu et à l'imprévu ? )


Pourquoi mon enfant s’accroche-t-il autant à ses repères ?


Lorsqu'un enfant est confronté à des changements, il peut manifester un besoin accru de proximité avec ses repères connus. C’est une stratégie d’adaptation naturelle. Le cerveau de l’enfant est en pleine construction, et il n’a pas encore développé les outils nécessaires pour gérer l’anxiété de manière autonome. Se rapprocher de ce qui est familier est sa façon de retrouver un sentiment de contrôle et de sécurité.


Des repères de personnes : 

Les figures d’attachement, principalement les parents, sont les premières sources de réconfort pour un enfant. Leur simple présence l'apaise, car son cerveau les associe à la sécurité et au bien-être.


Des repères d’espaces : 

L’environnement familier, comme la maison ou la chambre, joue un rôle crucial. Ces lieux sont perçus comme des refuges sûrs.


Des repères de temps : 

Les routines quotidiennes, comme la routine de préparation du matin, celle des retrouvailles ou encore le rituel du coucher, offrent à un enfant une structure rassurante. Ces routines sont des signaux temporels qui l'aident à anticiper ce qu'il va se passer ensuite, réduisant ainsi l’incertitude et l’anxiété.


Ainsi, si votre enfant commence à marcher, vous pourriez remarquer qu’il vous sollicite d'autant plus, cherchant votre présence. C’est simplement parce qu’il est en pleine exploration d’une nouvelle compétence et que vous lui permettez d'équilibrer l’inconnu.


Ce phénomène peut également expliquer pourquoi un enfant peut montrer de la résistance au coucher suite à des changements dans son environnement, comme un réaménagement de sa chambre ou l’introduction de nouvelles activités avant le coucher. Ces changements, bien que souvent bénins pour les adultes, peuvent perturber le sentiment de sécurité de l’enfant.



Pourquoi mon enfant a-t'il tant besoin d’être rassuré ou le concept du "Parent porte-avion"


Le besoin de réassurance chez l'enfant est fondamental. En répondant à ses pleurs et à ses besoins, vous ne le « gâtez » pas, mais vous l'aidez à construire une base émotionnelle solide. L’attachement sécurisant, qui se développe lorsqu'un enfant se sent en sécurité avec ses parents, est essentiel pour son développement.


Les figures d’attachement : Un pilier de sécurité émotionnelle


Il s'agit des personnes avec lesquelles un enfant développe un lien émotionnel fort dès ses premières semaines de vie. il s'agit généralement de ses parents (figures d'attachement principales) et des autres personnes qui s’occupent de lui régulièrement (figures d'attachement secondaires).


Un enfant qui se sent en sécurité avec ses parents sait qu’il peut explorer le monde tout en ayant un « point de ralliement » sûr auquel revenir. Cette sécurité de base lui permet de développer sa confiance en lui, sa capacité à gérer le stress et à construire des relations sociales harmonieuses dans le futur.


Sur le plan cérébral, la réponse des parents à l’angoisse de séparation joue un rôle crucial. Lorsque vous répondez à ses pleurs et à ses besoins affectifs, vous contribuez à la régulation de son système nerveux. Cela permet de diminuer le niveau de cortisol (l'hormone du stress) dans son cerveau et d'augmenter la production d'ocytocine, l'hormone du bien-être et de l'attachement.


Cette régulation émotionnelle aide votre enfant à apprendre à gérer ses émotions et à se calmer progressivement par lui-même. En d'autres termes, un enfant rassuré est un enfant qui apprend à se calmer et à se sentir en sécurité, même en l'absence de ses parents.


Des phases clés d’angoisse de séparation ?


Bien que chaque enfant soit différent, il existe des moments clés du développement du cerveau de l'enfant qui peuvent être si sollicitant que cela peut être à l'origine du déclenchement d'une de ces phases.

NB : pas de panique, il s'agit de moyennes, et chacun régit à sa manière : cela ne signifie pas que votre enfant traversera une angoisse de séparation lors de chaque phase d'acquisition


Autours de 8 mois -

L'acquisition de la permanence de l'objet et des personnes :


Jusqu'à cette période, votre enfant assimile votre cocon familial comme une entité unique, interdépendante...à mesure de sa croissance et de son éveil à l'environnement qui l'entoure, il se rend compte que vous êtes tous des personnes à part entières. Parallèlement, il lui faudra intégrer que les personnes et les objets continuent d'exister, même lorsqu'ils ne sont plus dans son champs de vision.


C'est pourquoi, lors de cette phase, si vous quittez la pièce, il peut vous croire disparus, ce qui peut alors déclencher une forte anxiété.

À mesure de l'acquisition de cette notion de permanence, il commencera à comprendre que même absents, vous continuez à exister : une compréhension qui réduira progressivement cette anxiété. Cependant, jusqu'à ce que cette permanence soit bien établie, il est naturel que votre enfant puisse avoir besoin de plus de réassurance et de présence pour se sentir en sécurité lors des séparations.


Boîte à outils : Pour accompagner votre enfant dans cet apprentissage, vous pouvez lui proposer plusieurs activités :

  • Jouer à "Cacher/coucou" avec vos mains,

  • Vous cacher quelques secondes derrière un object ou sous un foulard,

  • Faire disparaitre des objets dans une boite à formes pour ensuite les faire réapparaître,

  • Parler depuis la pièce voisine, afin de lui montrer que vous êtes là sans être physiquement visible.


Autours de 18 mois (pic entre 12 et 15 mois) -

La conscience de son individualité et de celle des autres :


Tout en ayant de nombreux apprentissages et acquisitions : la marche, le langage, l'exploration du monde qui l'entoure, l'affirmation de sa personnalité...cette autonomie naissante peut aussi entraîner un sentiment d'insécurité, car votre enfant prend conscience de sa capacité à s'éloigner de vous, de ne pas avoir envie de faire ce que vous lui proposez, tout en ressentant encore un fort besoin de votre présence rassurante.


Cette période de croissance cognitive et émotionnelle peut donc amplifier l'angoisse de séparation de votre enfant, car tout en développant de nouvelles compétences, il réalise aussi à quel point il dépend de ses figures d'attachement pour se sentir en sécurité. C'est une étape importante où il peut avoir besoin de réassurance pour équilibrer ses désirs d'exploration et son besoin de confort et de protection.


Boîte à outils : Pour accompagner votre enfant dans cette étape, vous pouvez :

  • lui assurer un cadre familial très routinier, très stable,

  • lorsqu'il pratique une action en autonomie, gardez pour lui de l'attention, un contact physique, un soutient par le sourire, valorisez-le. Cela évitera qu'il ait le sentiment que lorsque quelque chose est acquis, cela rime avec "maintenant tu le fais seul" pour qu'il ne le fasse ensuite malheureusement plus.


Le terrible 2, terrible 3 et autre f$cking 4 -


L'angoisse de séparation autour des 2, 3, et même 4 ans est souvent mal interprétée sous des termes comme "terrible 2", "terrible 3", ou "f$cking 4", qui sont davantage des slogans marketing que des réalités du développement. Ces âges sont en réalité des phases normales et essentielles du développement, marquées par une quête d'autonomie, de découverte de soi, et de besoin d'appartenance. Votre cocon familial est comme une mini société où votre enfant veut absolument contribuer comme un mini citoyen.


À ces stades, les enfants commencent à affirmer leur volonté, à tester leurs limites, et à explorer le monde avec un désir croissant d'indépendance. Ces comportements, parfois perçus comme difficiles, sont en fait des signes rassurants d'un développement sain. L'angoisse de séparation, lorsqu'elle apparaît à ces âges, est simplement le reflet du fait que l'enfant cherche à équilibrer son besoin d'autonomie avec son besoin de sécurité et de connexion avec ses figures d'attachement.


Plutôt que de voir ces moments comme des "phases terribles", il est plus utile de les comprendre comme des étapes de croissance où l'enfant explore qui il est, tout en ayant besoin de la réassurance que ses parents ou figures d'attachement sont là pour lui. Cette compréhension permet de répondre à ses besoins de manière bienveillante et adaptée, en le soutenant dans son développement tout en respectant ses besoins émotionnels.


Boîte à outils : Pour accompagner votre enfant dans cette étape, vous pouvez :

  • lui assurer un cadre familial très routinier, très stable,

  • lui proposer de participer aux tâches de la maison (mettre la table, choisir entre 2 idées de menu),

  • le laisser faire s'il souhaite s'habiller par lui-même (en prévoyant plus de temps dans le timing matinal, pour éviter toute source de stress)...


Les autres moments de la vie d'un enfant

Notamment lors de transitions importantes comme l'acquisition de la continence, l’entrée à la crèche, à l’école maternelle, ou même lors du passage en CP. Chaque changement ou nouvelle étape dans la vie d'un enfant peut réactiver cette peur de la séparation, même s'il avait auparavant réussi à la surmonter.

Les périodes de vacances ou de maladie, où votre enfant passe plus de temps en votre présence, peuvent aussi entraîner un retour ou une intensification de cette anxiété au moment où il doit à nouveau se séparer de vous, car c'est synonyme de devoir trouver de nouveaux repères (les étapes de la journée ne sont plus les mêmes, par exemple)..


Boîte à outils : Pour accompagner votre enfant dans cette étape, vous pouvez :

  • lui assurer un cadre familial très routinier, très stable,

  • le rassurer, le valoriser,

  • le questionner, écouter ses difficultés sans les juger ou les minimiser,

  • lui proposer un sas de décompression, de "jeux libres" en rentrant à la maison,

  • dans le cas d'un besoin fort de réassurance ou encore de retour à des accidents de pipi par exemple, le rassurer, le valoriser (plus que le rabaisser "tu fais le bébé", "à ton âge on ne fait plus ça"..)


Impact sur le développement et la personnalité future

Le fait de répondre aux besoins affectifs de votre enfant a des répercussions profondes sur son développement émotionnel et social.


Les enfants qui développent un attachement sécurisé ont tendance à être plus résilients, à avoir une meilleure estime de soi, et à nouer des relations plus saines à l’âge adulte. Ils sont également mieux équipés pour gérer le stress et l’anxiété, car ils ont appris dès leur plus jeune âge que leurs émotions sont reconnues et prises en charge.


Un enfant qui se sent compris et soutenu développe une plus grande capacité à exprimer ses émotions et à faire confiance aux autres. Cela se traduit par une personnalité équilibrée, capable de faire face aux défis de la vie avec assurance.


Comment accompagner un enfant en angoisse de séparation au moment du coucher ?


Un rituel apaisant : 

Les rituels de coucher offrent une structure rassurante et prévisible. Lire une histoire, chanter une berceuse, se raconter la journée ou encore faire un ENORME câlin sont des activités qui peuvent préparer votre enfant à la séparation de la nuit en douceur.


Un objet de transition :

Un doudou peut jouer le rôle d’objet de transition de votre amour dans les moments de séparation tels que celui du coucher. Cet objet peut rassurer votre enfant en devenant son compagnon du sommeil et de la journée.


La cohérence cardiaque : 

Ces périodes d'angoisse de séparation sont souvent très intenses pour toute la famille, et le moment du coucher peut naturellement devenir une source de stress, avant même d'en démarrer le rituel. Votre enfant vous connaissant par coeur, il peut ressentir cette appréhension, qui peut se combiner à sa propre angoisse...ce n'est pas la meilleure composition pour un coucher serein !

Avant le coucher, vous pouvez pratiquer ensemble des exercices de respiration, pour vous apaiser vous-même et ainsi favoriser le retour au calme du système nerveux de votre enfant. Ces moments partagés renforcent le lien et aident à apaiser l’anxiété générale.


Des mots et les gestes doux :

Parlez doucement à votre enfant, rassurez-le sur le fait que vous serez toujours là pour lui le soir, la nuit si nécessaire, pour le retrouver le matin. Un mot doux ou une caresse avant de quitter la chambre peut faire toute la différence.


Patience et régularité : 

Maintenez une routine de coucher constante pour aider votre enfant à s’adapter. La patience est clé, car chaque enfant a son propre rythme pour surmonter sa propre angoisse de séparation.


Mon enfant est inconsolable au moment du coucher


Il arrive que certains enfants, submergés par l'angoisse de séparation, entrent dans une véritable crise de larmes, d'hystérie ou soient mêmes physiquement malades au moment du coucher. Dans ces situations, ils peuvent même refuser tout contact ou réconfort, et insister pour sortir de leur lit ou de leur chambre.


Voici une proposition d'actions pour accompagner ce type de phases, de manière douce et bienveillante pour retrouver, au fil du temps, de l'apaisement au coucher :


Restez le plus calme possible : 

Votre propre calme est essentiel pour aider votre enfant à se réguler. Même si la situation est stressante, essayez de ne pas élever la voix ou montrer de l'agitation, votre sérénité lui permettra de mimer votre comportement, et non l'inverse.


Proposez une sortie temporaire : 

Si votre enfant est inconsolable et refuse de rester dans son lit, il peut être utile de lui proposer de sortir de la chambre, le temps qu’il s'apaise, en lui expliquant que vous retournerez ensuite dans sa chambre pour continuer le rituel du coucher.


Créez un espace de transition : 

Emmenez votre enfant dans un endroit calme et tamisé de la maison où il se sent en sécurité, et proposez-lui un câlin ou une activité apaisante, comme regarder calmement des images ou écouter une musique douce. Cela permettra de désamorcer la crise tout en restant dans le calme d'une préparation du corps au sommeil.


Graduellement, retournez à la routine du coucher : 

Une fois votre enfant apaisé, expliquez-lui que vous allez retourner ensemble dans sa chambre pour reprendre la routine là où elle s’est interrompue.

Soyez patient, calme et empathique pour renforcer le sentiment de sécurité de votre enfant et, avec le temps, l’aider à associer le coucher à un moment apaisant plutôt qu’angoissant.


Conclusion

L’angoisse de séparation est une phase normale mais délicate du développement de l’enfant. En comprenant ce qu’elle implique et en répondant avec bienveillance et patience, vous aiderez votre enfant à développer une base émotionnelle solide qui l’accompagnera tout au long de sa vie. N’oubliez pas que chaque étape franchie avec succès renforce la confiance de votre enfant en lui-même et en son environnement, ce qui est essentiel pour son épanouissement futur.



En cas de crise au moment du coucher, rappelez-vous que la régularité et la douceur sont vos meilleurs alliés pour aider votre enfant à retrouver son calme et à s’endormir paisiblement.


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